VOST festival – Damien Jibert

5e rencontre vidéo des écoles d’Art du Grand Est
17 et 18 avril — Epinal / Nancy

VOST festival

Le 17 avril à Épinal / Le 18 avril à Nancy
Après Reims, Strasbourg, Metz et Dijon, l’École nationale supérieure d’art de Nancy et l’École supérieure d’art de Lorraine – Épinal organisent les 5ème rencontres vidéo des Écoles d’Art du Grand Est durant la semaine du 14 au 18 avril 2014.
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Les 5 Lauréats avec Les Inrocks

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Damien Jibert, étudiant de 5eme année, primé par le jury VOST pour ”Journal – parties 1 & 2″, Prix Artem.

Pour voir l’ensemble de ces productions =>
Art Créative et damien-jibert.blogspot.fr

A suivre, le festival des Lauréats à la La Gaité Lyrique


Interview

Damien Jibert est étudiant en 5ème année à l’école média Art. Il vient d’être récompensé pour sa série de vidéo JOURNAL lors du concours 5e rencontre vidéo des écoles d’Art du Grand Est VOST et au concours des Inrocks Labs, où JOURNAL a été choisi devant 500 vidéos.  

“J’ai intégré EMA, après une première année aux Beaux-Arts de Dijon. La vidéo était déjà l’outil d’expression qui m’intéressait le plus et c’est devenu le fil rouge de mon travail de ces 5 dernières années à EMA. J’aime le croisement de la réalité et de la fiction, de la vidéo et du Cinéma. Le Cinéma use de nombreux artifices visuels et narratifs : la façon dont l’amour est traité et représenté est un bel exemple de cette distorsion que je souhaite éviter dans mon travail. Je pense être plus proche d’un Cinéma qui veut retranscrire le réel, dans la veine de John Cassavetes et Alain Cavalier, c’est à dire plus réaliste. La place laissée à l’improvisation et au jeu génère un rendu plus naturel dont je me sens proche.

Parallèlement, je suis un vrai enfant du Web, car j’appartiens à la génération où il s’est popularisé. Mon travail est à la croisée de ces deux cultures, le Web et la vidéo.  La place de la vidéo est souvent discutée dans l’art car c’est une pratique dématérialisée et ce sentiment est autant plus fort avec le Web. Alors quand je parle de mon travail, je préfère parler de création que d’oeuvre, c’est un terme plus général.

Avant Journal, je travaillais sur un court métrage, avec une réalisation plus classique et c’était compliqué. Il faut vraiment une équipe et des moyens pour faire des choses dans le cinéma traditionnel et je voulais m’affranchir d’un maximum de contraintes techniques. Je désirerais m’exprimer seul, de A à Z.

Comme je ne suis pas dessinateur, j’ai choisi le logiciel PAINT et je me suis mis rapidement à traiter l’image comme de la matière, avec une certaine épaisseur et une basse résolution. Le pixel est alors devenu comme la pierre d’un sculpteur, c’est ma matière première et elle remplit de façon simple et efficace son rôle qui est de transmettre un message et des idées.

Pour la narration, je travaillais en séquences et m’imposais de ne pas revenir en arrière pour modifier des éléments. Avancer par le doute, le questionnement, n’est-ce pas ce qu’on fait de toute manière? En étant aux beaux-arts je trouve que ma liberté d’expression est plus débridée, je ne me censure pas et les contraintes de forme ou de narration qui résultent de Journal se sont imposées d’elles même car elle ne freinent pas mon expression. C’est une vraie liberté de ton et de forme et en ce sens je trouve que Journal est le travail le plus sincère que j’ai réalisé. Avec les prix de VOST et les Inrocks lab, c’est aussi la surprise de voir ce travail récompensé et toucher un plus grand nombre que le cercle intime. C’est très encourageant, cela veut dire qu’il y a plusieurs niveaux de lecture dans ces vidéos et qu’elles générèrent une forme d’empathie.

Pour ce qui est de mes futurs projets, je travaille actuellement sur un court métrage et je retrouve tous les problèmes habituels de la forme et de la rigueur. C’est un peu épuisant. Je ne veux surtout pas me cloisonner et même si la forme doit être cohérente au fond,  ce n’est pas tant le médium qui compte, il faut raconter des choses. “

Propos recueillis le 6 mai 2014