VII-Organisation des études à e|m|a|fructidor

A -Caractéristiques du cursus d’e|m|a|fructidor

1) Semestrialisation de l’enseignement :

e|m|a|fructidor propose un enseignement autour de l’option Art, en deux cycles :

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un premier cycle, qui correspond à la phase propédeutique + phase programme, s’étend sur 6 semestres et prépare au Diplôme National d’Arts Plastiques (DNAP), de niveau bac + 3;

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un deuxième cycle, qui correspond à la phase projet, s’étend sur 4 semestres et prépare au Diplôme d’Enseignement Supérieur Média et Art DESMA, de niveau bac+5 (grade de Master).

Une année est composée de deux semestres. Chaque semestre propose des unités d’enseignements (UE) qui regroupent des unités de cours (UC). Chaque unité de cours est validée par un nombre déterminé de crédits. Un semestre est acquis lorsque l’étudiant a validé tous les crédits nécessaires à l’obtention des unités d’enseignements. Les unités de cours se déclinent sous des formats distincts : cours, ARC (ateliers de recherche et création), studios, workshops, séminaires de coordination, stages, séjours à l’étranger, projets personnels et initiatives.

2) Progressivité des enseignements :

Premier Cycle : DNAP Option Art Mention Médias :

La première année couvre un temps d’initiation et de découverte des enjeux et des pratiques liées à la création. Cette première année constitue un tronc commun où les étudiants acquièrent les enseignements théoriques et pratiques de base.

Cette année préparatoire est constituée de deux semestres évolutifs :

-Un semestre 1 qui est destinée à acquérir un socle commun de références et de

méthodes de travail qui permettent à l’étudiant d’assumer pleinement son choix

d’Atelier de Recherche,

-Un semestre 2 qui est destiné à la découverte des ateliers de recherche mais avec un

suivi pédagogique fort des enseignants de semestre 1.

Cet apprentissage de l’autonomie accorde une grande place à l’acquisition d’une culture générale solide (Histoire de l’Art, des Médias, Esthétique), sans laquelle aucun étudiant ne saurait situer son travail ni le qualifier, et à l’apprentissage du dessin (la Ligne), de la couleur (la tache), des médias (le Pixel), de l’anglais (la Langue) comme à celui d’une grammaire fondamentale. L’étudiant suit également une initiation aux techniques et technologies : Photolab + Grapholab, Videolab + Audiolab, Métal + Bois, Céramique.

Les semestres 3 à 6 sont les années de questionnements, d’expérimentation, d’approfondissements au travers d’un Atelier de Recherche choisi par l’étudiant.

Il y a trois Ateliers de Recherche dès la seconde année :

-	Bandes Passantes
-	Corps Interactifs
-	Ecologies Urbaines

Ces années permettent d’établir une méthodologie de recherche et d’analyse dans le travail, et l’élaboration de concepts créatifs.

Les première, deuxième et troisième années amènent au Diplôme National d’Arts Plastiques – DNAP, préparé particulièrement au semestre 6.

Second Cycle : DESMA Option Art Mention [SIC] Son, Image, Corps

Le Diplôme d’Enseignement Supérieur Média et Arts – DESMA (équivalent DNSEP Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique -Grade Master), est le diplôme de fin de second cycle. Il se prépare en deux ans : quatrième année (semestres 7 et 8) et cinquième année (semestres 9 et 10). Le mémoire est élaboré par l’étudiant à partir du semestre 7 en relation avec son projet personnel de diplôme. Le mémoire constitue avec le projet plastique l’une des deux composantes du DESMA. Il est un des outils de réflexion qui contribue à l’élaboration du projet de diplôme. Il vient en complément du travail de production des œuvres, de leurs expositions et de leurs présentations devant un jury.

Le travail personnel représente la part essentielle dans l’évaluation des compétences requises pour l’obtention du DESMA.

En parallèle du travail personnel que chaque étudiant est invité à faire dès la seconde année ; les séances d’accrochage deviennent l’enjeu des rendez vous hebdomadaires de l’étudiant au sein du groupe, y sont abordées outre le sujet du travail lui-même lié à la recherche naissante de l’étudiant : les mécanismes liés à la compréhension et à l’interprétation du travail, l’élaboration du sens et la maîtrise des outils conceptuels de formalisation. Il s’agit pour l’étudiant d’acquérir une réflexion critique en rapport avec sa pratique. Ce sont des moments intenses de médiation où se jouent de nombreuses questions qui seront abordées de nouveau dans le parcours futur de l’étudiant.

Tableaux :

3) Système Européen de Transfert de Crédits (ECTS)

Le système des « crédits » est le mode de validation appliqué dans les établissements d’enseignement supérieur artistiques sous la tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication. Il s’agit d’un système commun à tous les établissements d’enseignement supérieur, appliqué dans le cadre de l’harmonisation européenne des diplômes, sous le nom de European Credit Transfer System (ECTS). Il vise à favoriser la mobilité des étudiants et la diversité des parcours.

Ce système européen de transfert des crédits prévoit pour tout cursus la délivrance de trente crédits par semestre. Le niveau « licence » équivaut à la somme de cent quatre-vingts crédits, le niveau « mastère » à la somme de trois cents crédits. Un crédit équivaut à une somme de travail de l’étudiant estimée de vingt à trente heures et comprenant le travail pendant les heures de cours et en autonomie.

Les cours sont obligatoires, les heures d’autonomie correspondent à un temps de travail personnel non directement encadré mais évalué. Les fiches d’enseignement, ainsi qu’un tableau récapitulatif par année, précisent le montant de crédits accordés dans chaque cours et chaque atelier. Les crédits sont attribués lorsque les objectifs du cours sont atteints. Leur attribution se fait après l’évaluation du travail de l’étudiant par le professeur responsable de l’enseignement ou du module. L’ensemble des crédits est obtenu à l’issue d’un bilan semestriel collégial

Tableau Synthétique :

4) Contenus précis des enseignements

Articulation de l’enseignement supérieur dans le territoire

A l’orée de l’évolution d’e|m|a|fructidor vers un DESMA « Son, Image, Corps », le paysage de l’éducation, de la recherche et de l’économie impose de nombreuses nécessités et contraintes qui constituent pour l’Agglomération Chalonnaise un véritable défi dans de nouvelles perspectives.

La stratégie globale de notre action repose sur une mise en synergie généralisée et sur le déploiement d’un réseau de ressources et d’échanges.

Le territoire de Chalon bénéficie de très nombreuses structures éducatives et culturelles qui, cependant, restent trop éparses.

L’enjeu du DESMA [SIC] conduit e|m|a|fructidor, pour répondre aux plus récentes exigences de l’Enseignement Supérieur, à se constituer en une autonomie juridique (sous la forme d’un EPCC, Etablissement Public de Coopération Culturelle). Il est d’autant plus nécessaire de concevoir, d’emblée, et comme fondement de cette nouvelle entité, l’école en tant que plateforme d’échanges (humains, matériels, techniques et économiques) entre les différents acteurs et partenaires du territoire.

Cette conception s’appuie sur de nombreuses expériences en cours et sur la dynamique de l’évolution à venir :

-Dans la mesure où e|m|a|fructidor est «école», elle doit accentuer ses liens pour constituer un véritable campus scientifique, technique et artistique ;

-Dans la mesure où e|m|a|fructidor est «d’art», elle a vocation à contribuer à réarticuler une synergie culturelle à Chalon-Sur-Saône ;

-Entre école et art, le mot «média» prend sa pleine signification en pointant ce que la médiation doit jouer son rôle pour l’éducatif et pour le culturel.

La spécificité et/ou l’orientation du DESMA est indispensable pour situer Chalon-Sur-Saône et son Agglomération sur la carte nationale et dans le même temps, cette spécificité doit mettre en jeu les ressources locales [dans les domaines de l’image fixe, de l’image synthèse 3D, de l’électroacoustique et de l’interaction]

L’organisation du cursus d’Enseignement Supérieur en cinq années d’études (scandée par les diplômes DNAP et DESMA) doit venir constituer entre les différents enseignements et formations actuelles un véritable tronc de greffe : en l’occurrence, après les différents lycées ou lycées professionnels de Chalon, l’IUT et l’ENSAM, il y a jusqu’à présent une carence fortement dommageable au maintien d’une population estudiantine qui permettrait l’existence d’un vrai campus.

Le cursus d|e|m|a, depuis le baccalauréat jusqu’au DESMA [SIC], offre un programme d’Enseignement Supérieur dans le champ artistique et technologique de l’image et du son qui s’ouvrirait au niveau 3, entre DNAP média et art et la licence TAIS de l’IUT.

Profitant de la nouvelle Plateforme Technologique du Lycée Niépce, elle permettrait de préparer sur le territoire chalonnais des étudiants se destinant aux deux diplômes DNAP et TAIS.

Dans le contexte du PESM (Pôle d’Enseignement Supérieur de Musique), qui remplace le CEFEDEM, constitué entre Chalon et Dijon, e|m|a|fructidor permet de constituer un tronc commun avec le Conservatoire à Rayonnement Régional.

Dans les formations de musiques actuelles, ou celles futures de Technicien du son, tous les enseignements théoriques généraux doivent être effectués soit dans la prépa du Lycée Niepce, soit au sein de l’Université de DIJON.

Des enseignements similaires (esthétique, musicologie, histoire et théorie de l’art et de la musique et du son), sont actuellement dispensés à e|m|a|fructidor, dans le cadre du cursus DNAP par des enseignants/chercheurs [docteurs Université].

De cette manière, il serait possible d’offrir aux étudiants du Conservatoire par une double inscription à e|m|a|fructidor, des tableaux de niveau Licence et Master qui, sans cela, resteraient hors de portée dans le cadre actuel des études musicales.

La configuration du programme du DESMA [SIC], outre les articulations précédentes, liée au Campus, tirerait profit des différents acteurs culturels de l’Agglomération :

• Les Musées Niépce et Denon apporteront les ressources de leurs expositions, collections et documentations.
• Les établissements des Arts du Spectacle (Espace des Arts, Chalon dans la rue, Conservatoire à Rayonnement Régional de Musique et de Danse) seront l’occasion de collaborations régulières.

DNAP : Autour des Ateliers de Recherche :

e|m|a|fructidor s’appuie sur une stratégie générale qui conçoit le parcours de l’étudiant comme une traversée d’expériences.

L’éducation et la formation n’y sont pas orientées par la visée de compétences ou de savoirs acquis, mais par l’invention, singulière pour chaque étudiant(e), d’un rapport (éthique, anthropologique, social et économique) au monde. Les dernières nouvelles de l’état de ce monde (une technoscience en permanente mutation et l’état non moins permanent d’une crise économique) encourage à persévérer dans cette voie, consistant, moins à «former» les jeunes gens pour une «insertion» dans tel «métier» ou «emploi», qu’à leur permettre de ré-élaborer l’appareil de ressources et les modalités d’échanges pour intervenir dans la création et le commerce social.

À partir de cette perspective et d’une expérimentation continue, e|m|a|fructidor fonde ses enseignements autour de la RECHERCHE et de la CRÉATION :

-la PREMIERE ANNEE est une année de sensibilisation et d’initiation aux différentes composantes de la formation artistique, en soulignant les relations étroites entre pratique, analyse, imagination, acquisition de connaissances.

Durant le premier semestre, les étudiants bénéficient de cours communs et fixes.

A la fin du premier semestre, les étudiant(e)s ont le choix entre 3 Ateliers de Recherche Bandes Passantes, Corps Interactifs, Ecologies Urbaines mais bénéficient toujours de suivi pédagogique personnalisé avec leurs enseignants du premier semestre.

-De la DEUXIEME à la TROISIÈME ANNÉE, l’ensemble des cours, conférences, modules techniques, ateliers, séances de studio, workshops, masterclasses, voyages d’études, ou rendus (exposition, événement, édition) est articulé au sein d’un des 3 Ateliers de Recherche.

Les étudiant(e)s s’inscrivent pour au moins un semestre. Ils ont la possibilité de changer d’Atelier à la fin du semestre, en accord avec les artistes-enseignant(e)s. Ils ont aussi la possibilité de rester dans le même Atelier, pendant les 4 semestres.

Le DNAP (option Art, mention Média) est conçu comme la récapitulation de leurs parcours dans l’Atelier.

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Les 3 Ateliers de Recherche sont :

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Bandes passantes (Métacinéma)

MSM Musique/Son/Multimédia Jacques VANNET*
DAC Digital/Art/Cinéma Armèle PORTELLI
CED Cinéma/Exhibition/Durée Pascal MIESZALA

* Référent de l’Atelier de Recherche

TERRITOIRE DE RECHERCHE :

Téléchargement de films, DVD, V.O.D., streaming, enregistrement, télécommande, smartphones, vidéos online, images géolocalisées, images virales, télévision connectée, webcams, etc., notre relation avec le cinéma a profondément changé au cours des dernières années. D’un statut passif de simple spectateur, nous avons acquis la possibilité de choisir, de zapper, de mettre sur pause, d’enregistrer, de graver, d’uploader etc. Il paraît désormais évident que les films du futur devront intégrer de nouvelles dimensions, dont l’interactivité, donnant aux réalisateurs des contraintes supplémentaires. Mais l’histoire a montré de nombreuses fois que de la contrainte naît la créativité…

Une de nos préoccupations sera d’observer, d’analyser et de comprendre les nouvelles relations au cinéma et aux images, en vigueur dans la société d’aujourd’hui. Nous chercherons aussi pourquoi et comment ces connexions amènent de nouvelles fictions dans le champ artistique.

Chaque étudiant devra développer son univers personnel et sa réflexion artistique au travers de sujets s’inscrivant dans le vaste domaine du cinéma élargi (art vidéo, cinéma interactif, cinéma génératif, cinéma intermédia, etc.) ou interrogeant des formes spécifiques que sont le cinéma expérimental ou le documentaire de création.

Pour enrichir notre réflexion, nous inviterons de nombreux intervenants – cinéastes, artistes, techniciens, chercheurs, curateurs – au cours de workshops et de conférences, à venir partager leurs pratiques et leurs savoirs. LIVE CINEMA :

Pratique artistique produisant un film en direct et en présence d’un public, à partir de séquences préenregistrées ou fabriquées, et manipulées par un ou plusieurs performeurs, musiciens, acteurs, spectateurs…

Cette année, nous inviterons les étudiants à produire également une performance de Live Cinema en public. Plongés dans les conditions du spectacle vivant, artistes sonores et visuels auront à produire une création unique.

Terme à l’origine employé pour désigner l’accompagnement musical de films muets, le Live Cinema est devenu une véritable pratique artistique révélatrice des mutations esthétiques, technologiques (et même sociologiques) de ce début de 21ème siècle.

De la conception de la performance à la représentation publique, les étudiants découvriront le potentiel de cet art hybride qui participe au brouillage des disciplines artistiques. Une démarche qui les mènera notamment à l’exploration d’instruments et de logiciels spécifiques à l’image et au son.

RÉFÉRENCES : Peter Greenaway, The Tulse Luper Suitcases Francis Ford Coppola, Film Twixt, 2011 David Lynch, The Interview Project, 2010

A.L. Rees, Expanded Cinema : Art, performance, film Sophie-Isabelle Dufour, l’image vidéo, Archibooks, 2008 Paul Young & Paul Ducan, Le Cinéma expérimental, Taschen, 2009 Michael Rush, Les nouveaux médias dans l’art, Thames & Hudson, 2000 Luc Vancheri, Cinémas contemporains : du film à l’installation, Éditions Aléas, 2009 John Maeda, Design by numbers, MIT Press, 2001 Lev Manovitch, Le langage des nouveaux médias, Presses du réel, 2010 Dominique Païni, Le temps exposé – le cinéma de la salle au musée, Éditions Cahiers du cinéma, 2002

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Corps intéractifs

AIR	Action/Interaction/Réception	Armando MENICACCI*
NMP	New Média and Performance	Jamie JEWETT
NCE	Nouveau Cinéma expérimental	Olivier PERRIQUET
* Référent de l’Atelier de Recherche

Dans l’apprentissage des arts plastiques, le corps est présent surtout comme objet de regard que comme sujet de l’action. L’on oublie le plus souvent de questionner que c’est toujours un geste particulier qui laisse une trace, une surface, que c’est un ensemble d’efforts physiques qui sculpte et dresse un volume, que le cadrage autant photographique que cinématographique est le résultat d’un série d’actions de préparation, de construction et/ou d’aptitudes de réaction qui ne se font pas sans le concours de toute la corporéité.

Dans l’atelier Corps intéractifs, nous travaillons autour de la corporéité de l’artiste. Du questionnement de la sensation, des perceptions, de la présence, de la performance, des pratiques somatiques et de la danse en connexion, en interaction avec différent médiums comme la vidéo, photographie, le son, lumière, etc. En un mot nous partons du geste, de sa formulation, de ses processus de signification en interaction avec l’espace ainsi que d’autres présences.

Du « multimedia », à l’« intermédia » au « postmedia », il s’agit de questionner et de pratiquer le sens, les poétiques et les gestes transformés, par les multiples relations que le numérique tisse aujourd’hui avec l’humain. Dans un mouvement d’appropriation de la technique et de son dépassement, l’équipe Corps intéractifs sur l’interdisciplinarité, la transmédialité et leurs spécificités en termes de potentiel poétique.

Le programme du DNAP dans cet atelier comprend un travail corporel varié autour de la prise de conscience des relations entre geste et espace. Différents intervenants proposeront des pratiques de Qui kong, de danse contemporaine, de jeu dans l’espace, de pratiques sportives et de la performance. Par ailleurs, les étudiants seront initiés aux pratiques de création dans les multimédias, comme : -la prise de vue photographique et le travail sur l’image numérique fixe. -le cadrage, le tournage, le montage et l’étalonnage vidéo. -la prise de son, la création et le traitement sonore numérique, lumière. -les différentes techniques de projection de l’image et de diffusion sonore. Enfin il conviendra d’aborder les questions d’apprentissage de la programmation informatique afin de rendre ces médias interactifs, dans le cadre de la création d’œuvres diverses telles que les installations interactives, les arts vivants, les projections de grande taille et de très haute résolution, ainsi que des objets communicants. Il s’agira de travailler dans cette perspective sur différents logiciels tels qu’Isadora, Madmapper, Max/msp/jitter, adruino et Processing, ainsi que différents types de capteurs et de récupération de données connectés à ces dispositifs.

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Ecologies Urbaines

TIP Typographie/Infographie/Postproduction Bruno VOIDEY*
DSI Dispositif/Spatialisation/Installation Lilian BOURGEAT
REM Regard/Espace/Mesure Evariste RICHER
MOD Musique/Objet/Design Frédéric PINTUS
* Référent de l’Atelier de Recherche

(Images publiques, scénographie urbaine, réseaux sociaux, co-existences des espèces, biodiversité)

A la fin du XIXe siècle, les jardins ouvriers ouvraient des parcelles individuelles, accessibles à tous les publics, qui permettaient de cultiver et de récolter les fruits de son labeur, tout en habitant en appartement. Dorénavant, ils sont jardins familiaux, partagés, collectifs ou communautaires, ils se sont déplacés des zones péri-urbaines pour s’insérer dans les villes. Par ailleurs, chaque année, 70 000 000 de personnes environ dans le monde migrent de la campagne à la ville. La prévision des Nations Unies est que l’année prochaine, le nombre d’habitants des villes sera le même que celui des campagnes. Les jardins ouvriers peuvent être considérés comme l’emblème de ce qui s’est fondé sous le nom “écologie urbaine”, notamment au Québec, et dont la mise au pluriel signifie dans le cadre d’un Champ de Recherche et de Création à e|m|a|fructidor, une ouverture à l’ensemble des problèmes sociaux, économiques, écologiques, politiques, culturels dont il nous faut proposer des solutions par l’art, le design, les médias et les techniques.

Comment envisager une co-existence et les interactions des différents modes de vie et des classes sociales (alternatifs et traditionnels, familles, célibataires et homos, enfants et anciens), mais aussi des espèces végétales et animales, pour que la ville soit un endroit organique qui dans un éco-système avec son environnement dans un développement soutenable.

L’écologie urbaine est avant tout sociale, parce qu’elle est mise en œuvre par et pour les gens.

Il est de la responsabilité des artistes, des designers (visuels et sonores) de ne plus simplement “ajouter” une nouvelle chose dans l’espace public, qu’il soit urbain ou rural, pour venir l’encombrer, ou se glisser au milieu de la forêt des signes et des aménagements collectifs pour y jouer une nouvelle concurrence. Il faut défricher un espace de réflexion et d’intervention pour tenter de résoudre les problèmes urgents de pollution, de nuisance, tout autant que ceux de la ghettoïsation, ou des co-habitations communautaires.

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DESMA : Autour de Son, Image, Corps

La création du diplôme DESMA [SIC] tend à répondre aux questionnements liés à l’interaction corps-machine, au geste interactif et à la scène numérique.

Le tout premier enjeu de la création de cette formation est celui de la démystification de la technique. En effet, les arts plastiques se sont développés avec les arts numériques, et de ce fait le public, les artistes sont restés fascinés par les prouesses technologiques, plutôt que par la création en tant que telle. L’interactivité est véritablement le second enjeu, auquel cherche à répondre cette formation. Il s’agit bien de dépasser l’exploit technique dans les arts numériques, afin de créer le sens de l’œuvre. On constate de manière générale que l’intéracteur n’est pas complètement libre dans l’acte de création. Il est réduit à un ou deux paramètres, pour faire fonctionner une projection, en bougeant, par exemple. Dans le DESMA [SIC], il sera donc question de la recherche de nouvelles interactivités, fondées sur la prise en compte de la complexité de l’intéracteur et de ses spécificités. Le postulat est le suivant : l’installation doit s’adapter à la personne, dans une expérience maximale de la corporéité. Ces savoir-faire connaissent des débouchés en lien avec l’industrie, dans le champ de la recherche appliquée, dans les interfaces hommes-machines, plus précisément. Dans le domaine de la recherche médicale, les chercheurs travaillent sur la prise en compte de la corporéité et du mouvement afin d’améliorer la réhabilitation fonctionnelle, par exemple. Enfin, la formation au DESMA [SIC] consistera à mettre en jeu différents médias : son, textualités, image fixe et en mouvement, nouveaux cinémas, les nouvelles pratiques de performance et du geste interactif.

1-Définition de SIC et plus particulièrement de la corporéité

DEFINITION DE LA CORPOREITE

A travers le prisme de la corporéité, le DESMA conduira alors à l’élaboration d’une réflexion sur les mécanismes de conception, de fabrication, de monstration, de dramaturgie de l’interactivité et de la diffusion de l’œuvre d’art. La corporéité recouvre ici plusieurs acceptions : la place et le statut du corps en tant que moteur, spectateur, acteur et intéracteur de ces processus de mise en relation. La corporéité, par le geste et la présence active, neutralise, suspend ou précipite le sens de l’œuvre.

Les enseignements dispensés dans la formation au DESMA [SIC] allient donc la musicologie, la chorégraphie, la philosophie, les arts numériques, autour de l’image, du son, des nouveaux cinémas, de l’informatique.

2-L’intersémiocité des supports – comment dépasser la techné ?

Le projet [SIC] ne vise pas à l’usage des techniques numériques pour elles mêmes en tant qu’outil. Qu’est-ce que ces techniques apportent à l’art en tant que dispositifs de modification des rapports traditionnels à la matière à l’espace et au temps ? Il ne s’agit donc pas de travailler sur la techné, mais sur le logos de la techné, c’est-à-dire sur ce que le numérique porte comme potentiel de transformation du rapport au monde des individus.

Il sera proposé au cours de la formation au DESMA de mettre en relation différents médias, son, textualités, image fixe et en mouvement, l’élaboration de nouveaux cinémas, la pratique de la performance et du geste interactif. Cela conduit à penser les mécanismes de conception, de fabrication, de monstration, de dramaturgie de l’interactivité et de la diffusion de l’œuvre d’art.

3-La prise en compte maximale de l’intéracteur dans des dispositifs interactifs

En règle générale, dans le domaine de l’interactivité en art, les processus de mapping reliant les entrées et les sorties (les gestes des spectateurs lecteurs/manipulateurs de l’œuvre) sont fondés sur la réduction de l’individu à une simple série de paramètres d’interaction qui ne prennent pas en compte sa singularité. Cela peut sembler paradoxal, mais les interfaces interactives réduisent très souvent l’individualité du spectateur et ne s’adaptent que très peu à ses spécificités.

Il est possible de penser que presque toutes les installations interactives réagissent de la même façon, si dans l’espace d’interaction, on trouve un humain ou un animal, un enfant ou un vieillard, un homme ou une femme. Il s’agit donc de penser une interactivité en mesure d’opérer moins de réductions et d’analyser plus attentivement, d’écouter de manière plus fine au moins certaines des spécificités de l’intéracteur au sein de l’œuvre non seulement comme activateur des processus prévus par l’auteur, mais comme d’un champs de forces capables d’avoir un niveau plus élevé de coautoralité de l’œuvre au sein, par exemple, des installations interactives.

Le processus d’enseignement s’appuiera d’abord sur les compétences déjà acquises. Toutefois, il s’agit de maîtriser les mesures des différents dispositifs de captation du mouvement : eye tracking, motion capture, capteurs embarqués, plateformes d’équilibre. Il faudra aussi prendre en compte les effets de réorganisation posturale sur l’axe gravitaire, comme des agencements tensifs et coordinatifs de la perception de certaines images et son autant dans la vision périphérique que dans la vision fauvéale. Il est possible de s’appuyer sur des recherches en biologie et en médecine qui portent sur le domaine des agnosies ou de différentes pathologies.

Les mesures doivent ensuite être étudiées par des moyens statistiques sophistiqués afin de déterminer d’éventuelles familles de réactions. Ensuite il faudra modéliser les familles trouver les dispositifs de captation de ces paramètres chez les spectateurs et les systèmes d’analyse qui le détectent.

L’élaboration d’œuvres d’art sera l’objectif de cette formation, des créations qui devront mettre en jeu le geste interactif, en mesure d’adapter le champ des sorties à la succession d’états d’interaction plus complexes.

Enfin pour arriver à créer des dispositifs en mesure d’analyser des patterns comportamentaux et des coordinations gestuelles spécifiques, il nous faut les modéliser d’un point de vue biomécanique dynamique d’abord, et mathématiquement ensuite. Cet axe de recherche a été abordé par certains chercheurs avec lesquels des partenariats ont été élaborés dans des institutions comme l’IRCAM (Paris), l’Institut Image – Arts et Métiers ParisTech (Chalon-sur-Saône), l’Université Paris 8, Bilgii University à Istanbul, l’Université Fédérale de Rio de Janeiro et l’Université Fédérale de Fortaleza (Cearà, Brésil). Des ateliers et des workshops sont donc créer dans le cadre de ces partenariats, afin de partager les compétences techniques et artistiques des différents acteurs.

Conclusion

Le programme du DESMA est un parcours permettant de travailler les nouvelles esthétiques et d’aller vers les nouvelles frontières de l’interactivité, de l’écriture musicale, vidéo-cinématographique et performative.

Il s’agira pour les étudiants de s’engager dans un cursus au cours duquel ils devront traiter les problématiques de correspondances entre présences et évènements dans l’espace, aussi bien que les problématiques de postmapping, d’analyse et traitement des données.

Au cours des quatre semestres, les étudiants seront accompagnés dans l’élaboration d’une création plastique et d’un mémoire de recherche.

(…)