Gentaro Murakami

Portrait étudiant

Gentaro Murakami auto-portrait

Gentaro Murakami auto-portrait

J’étais lycéen au Japon avant de venir faire mes études supérieures en France. Mon père a fait les Beaux-Arts à Dijon il y a 30 ans (1982). Cela m’a inspiré. En France l’orientation artistique est très ouverte. Au Japon, c’est très scolaire, il faut d’abord acquérir les techniques traditionnelles mais je voulais éviter un certain conformisme technique. Je dessinais depuis tout petit des traits et des pointes sur du papier. Je suis arrivé en France à Dijon il y a 3 ans et demi. Je n’ai pas été pris au Beaux-Arts de Dijon lors de mon premier essai pour des lacunes de culture générale occidentale.

J’ai tenté EMA en 2011, j’ai été pris. Je suis entré dans l’atelier stratégie urbaine/écologie urbaine. Je travaille la peinture et les volumes. J’aime beaucoup le portrait en grand format (160 x 120). On m’a parfois dit que j’avais des similitudes avec Pei Ming que j’ai rencontré lors d’un vernissage au Consortium il y a un an. J’avais le trac mais je suis allé lui parler et surprise, il connaissait mon père qu’il avait rencontré à l’école. J’ai pu lui montrer mon travail.

 

Concernant EMA, j’ai beaucoup aimé la liberté de la première année. J’ai pu travailler des choses que je n’avais jamais pratiqué. J’ai fait des installations, c’était une année de découverte. Lors de la deuxième année, il y a plus d’échanges, j’ai eu moins de temps pour créer. Aujourd’hui en troisième année, on travaille de nouveau plus librement. Il faut choisir et développer un projet plus personnel. J’ai deux axes de travail principaux :

 

  •        Tokyo sur Saône au 24 Fructidor où j’ai décidé de mélanger l’architecture japonaise au paysage français. C’est une métaphore pour parler de ma présence en France et la façon dont on doit s’intégrer, ce qui n’est pas facile. Je suis arrivé avec beaucoup de fantasme sur l’éducation, la société française et son environnement social. Tout cela nourrit un imaginaire utopique matérialisé sous la forme d’éléments architecturaux réels que je construis sous la forme d’une fresque (techniques de gravure).

 

  •        Portraits : je pense qu’on peut mettre un concept dans chaque portrait puisqu’on me dit que mon style peut-être rattaché à des artistes existants, mon objectif pour cette année est de développer mon propre style. J’aime l’idée de suivre l’esthétique qui est une composante fondamentale d’une création, jusqu’au montage du châssis d’une toile. Les gens ne le voient parfois même pas mais pour moi tout compte. J’ai parfois l’impression qu’ici, en France, on donne plus d’importance au concept et si la réalisation est imparfaite ce n’est pas grave. J’ai un peu l’impression d’être dans une école de philosophie ! Je crois qu’au Japon forme et fond sont à égalité d’importance.

 

Lors de mon année, j’aimerais découvrir une autre école d’Art. Je me spécialise vraiment dans la peinture et ce n’est pas à Chalon que cette technique est la plus développée. Concernant un futur en France ou au Japon, c’est difficile de répondre mais j’aime le fait d’être étranger dans un pays afin de voir et d’être vu différemment.

 

Un axe important dans ton travail ?

Le passé est important et je souhaite toujours m’en nourrir pour raconter le présent. Il y a toujours à apprendre du passé. Le nouveau a souvent déjà existé, c’est étonnant. Je préfère l’imaginaire au figuratif. Je projette des connaissances et des idées en dessin.

portrait d'Helen Keller : " W.A.T.E.R."

portrait d’Helen Keller : ” W.A.T.E.R.”