La machine à écrire expérimentale

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Rencontre avec Isabelle Krzywkowski
29 janvier 2015 10h-12h — IUT Amphi A
ouvert à tous

 

Le rôle du medium dans la littérature fait aujourd’hui l’objet d’une réévaluation, non seulement dans le prolongement de l’affirmation de Marshall McLuhan selon lequel « le medium est le message », mais en considérant plus largement la place et la part du medium et de l’état « technologique » de la société dans le travail de création.
La conférence partira de l’hypothèse que la pratique expérimentale portée par les avant-gardes repose précisément sur cette conscience nouvelle du medium et des mutations médiologiques, et sur la volonté d’en explorer les potentialités. Elle s’intéressera donc à l’usage et à l’influence des diverses « machines à écrire » du XIXème siècle à nos jours, dont elle présentera et analysera certains cas de figure.
Cette réflexion concernera principalement des pratiques littéraires, mais vise, dans le cadre de la discussion qui suivra, à la confronter aux approches des plasticiens, pour lesquels la question du medium a toujours été plus centrale.

Biographie

Isabelle KRZYWKOWSKI est professeur de littérature générale et comparée à l’Université Stendhal-Grenoble 3 et dirige le Centre de recherche sur l’imaginaire (CRI). Depuis plusieurs années, elle a orienté ses recherches vers les avant-gardes historiques (« Le Temps et l’Espace sont morts hier ». Les Années 1910-1920. Poésie et poétique de la première avant-garde, Paris, Éditions L’Improviste, 2006) et les relations de la littérature, des arts et des technologies (Machines à écrire. Littérature et technologies du XIXe au XXIe siècle, Grenoble, ELLUG, 2010), autour de la question plus générale des littératures expérimentales internationales.
Elle fait en effet l’hypothèse que l’expérimentation littéraire a partie liée avec l’exploration d’un medium (quel qu’il soit), et que cette approche est particulièrement manifeste dans les moments de mutation technologique. C’est dans ce cadre qu’elle s’est intéressée aux littératures numériques. Elle envisage le rapport des arts aux technologies comme un processus d’appropriation qui, à la fois, met en forme un imaginaire des techniques et détourne leur sens, pour permettre de les penser.