Nouveaux cinémas

« Le cinéma en tant que rêve, le cinéma en tant que musique. Aucun art ne traverse, comme le cinéma, directement notre conscience diurne pour toucher à nos sentiments, au fond de la chambre
crépusculaire de notre âme.
»

Ingmar Bergman
Laterna Magica (2001)

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Téléchargement de films, DVD, V.O.D., enregistrement, télécommande, smartphones, web etc., notre relation avec le cinéma a profondément changé au cours des dernières années. D’un statut passif de simple spectateur, nous avons acquis la possibilité de choisir, de zapper, de mettre sur pause, d’enregistrer, de graver, d’uploader etc. Il paraît désormais évident que les films du futur devront intégrer de nouvelles dimensions, dont l’interactivité, donnant aux réalisateurs des contraintes supplémentaires. Mais l’histoire a montré de nombreuses fois que de la contrainte naît la créativité…

Et comme l’a dit Michel CHION « Le cinéma n’a pas été inventé le jour où l’on a inventé la caméra, mais le jour où on a inventé la salle de cinéma… », donc, une de nos préoccupations majeures devra être d’observer, d’analyser et de comprendre les nouvelles relations au cinéma et aux images, en vigueur dans la société d’aujourd’hui.

Au cours de cet atelier, nous aborderons l’histoire du cinéma et de ses techniques, les nouvelles écritures cinématographiques basées sur l’indétermination et le hasard, l’interactivité, la non linéarité et toutes les formes originales de narration, en allant voir du côté des séries télévisées aussi bien que des romans-feuilletons du XIXème siècle.

Quelques axes de recherche :

  • La salle de cinéma
  • La narration non-linéaire dans le scénario
  • Le cinéma expérimental
  • Le cinéma documentaire
  • Art vidéo / cinéma
  • Le web documentaire
  • Le cinéma interactif
  • Le « live cinema »
  • Le cinéma intermédia
  • Le cinéma haptique
  • Etc…

L’atelier ne privilégiant aucun médium particulier, les étudiants doivent tisser eux-mêmes, à partir des éléments qu’ils développent en fonction de leur projet personnel, le fil qui les guidera vers un rendu semestriel de n’importe quel type : exposition, publication, représentation, concert, performance, conférence, film d’animation, court-métrage, site web, installation, etc.

L’intérêt de cet atelier est de faire un état des lieux des nouvelles pratiques et de porter la réflexion sur les nouveaux rapports film-spectateur que cela engendre (changement de l’attitude mentale du spectateur et du lieu d’exposition des films), mais aussi sur le rapport des réalisateurs avec leur oeuvre et avec le cinéma au sens large (dispositif provoquant la disparition du concept d’auteur,  détournement d’images du patrimoine via le found-footage, etc…).

La narration du “cinéma dominant” reste basée sur les règles de la dramaturgie d’Aristote. Est-ce que l’homo-interactus aura soif de nouvelles formes d’histoires ?