A l’occasion du solstice d’hiver, l’École media art présente Manufactura, une exposition nocturne de travaux réalisés par des auditeurs âgés de 5 à 18 ans.
Mercredi 17 décembre 2025 à partir de 17:30
au 34, rue Fructidor à Chalon-sur-Saône.
Renseignements : 03 85 48 14 11 | accueil@emafructidor.com
—–
À l’origine, une manufacture de chapeaux se dressait là.
Des ouvriers et ouvrières fabriquaient ces objets à la main ou en actionnant des machines. Les méthodes étaient artisanales. On parlait de manufacture et non d’industrie. Dans d’autres manufactures, c’était des briques, de la faïence, des tuiles,
des tissus, des vêtements qui en sortaient… Nulle chaîne de production robotisée comme aujourd’hui.
Revenir, manufactura, à la chose réalisée à la force des muscles, des bras, des mains, des doigts, c’est repenser le geste et sa répétition, c’est regarder à nouveau à l’intérieur et tenter de voir ce qui s’y passe.
Ici, treize fours à brique en forme de bouteille. Il a fallu s’imaginer les construire, en façonnant les briques elles-mêmes. Certains se sont accommodés à les dessiner car le geste ne fut pas simple.
Là, à travers les fenêtres, des rouages, des mécanismes, des tuyaux acheminent des objets et des êtres. Jeu de lignes noires, droites et de silhouettes qui passent, circulent, transitent presque. C’est vivant.
En haut des escaliers, loin derrière, des personae ex machina surgissent et s’animent, telles des ombres. Retour en arrière sur un monde qui n’existe plus, reconfiguré, sublimé, pris dans un certain éclat ? Ou regard noir sur ce qu’il est devenu ?
Là-bas, de curieuses machines, faites de bric et de blocs, actionnées par de petits ingénieurs, mi-mécaniciens, mi-magiciens, réparent le monde, notre monde. Elles ne produisent rien, se préoccupent des papillons, des fleurs, de l’air, de l’eau ; s’accordent avec nous, avec nos émotions et nos rêves. Manu factura. Il y aurait de l’espoir.
Un texte proposé par Sonia Cheval Floriant, enseignante à l’École media art