≡ WORKSHOPS | SESSION DE FÉVRIER 2022
PROCÉDÉS CRÉATIFS PAR CONTACT | Anaïs Boudot
Le workshop propose :
- d’expérimenter au laboratoire différentes techniques par contact et s’ouvrir à d’autres manières de travailler.
- de se focaliser sur l’interprétation et le tirage des images par procédé contact.
En mettant de côté la partie prise de vue et en partant d’images libres de droits et issues de collections, d’anonymes, ou encore du fond du musée Niepce, ce workshop amène une approche expérimentale de la photographie à la croisée des techniques. Comment fabriquer ses inter-négatifs, tester des supports, tirer ses photos en argentique ou cyanotype sont les axes proposés par cette intervention qui invite à la transformation des images.
SCULPTURES, PARASITES ET GREFFES DANS LA VILLE | Antoine Nessi
Le workshop invite les étudiants à imaginer des œuvres en lien avec une situation urbaine spécifique. Les projets consistent en une « extension » d’un mobilier, d’un équipement, d’une situation urbaine, et tentent de rendre l’espace plus habitable, ou plus humain.
Après un « décryptage » de la ville, les œuvres tenteront de modifier la perception de celle-ci, de rendre visibles des mécanismes qui la traversent, ou de prendre en compte des choses et des personnes qui n’y sont pas représentées.
Une attention particulière sera adressée au « design antisocial », les dispositifs anti-sdf et de contrôle social ou encore les bancs destinés à ne pas être trop confortables pour que les personnes n’habitent pas l’espace public.
AFFECTS HIGH TECH & FUTURS EFFONDRÉS | Cindy Coutant
Le 20 juillet 2021, Jeff Bezos s’envole à bord de la fusée Blue Origin pour un vol suborbital de 11 minutes. Le milliardaire résume son projet ainsi : « il s’agit de construire une route vers l’espace pour que les générations futures puissent y faire des choses incroyables ». Mais l’Internet, loin d’être impressionné, est secoué par une autre question : pourquoi la fusée Blue Origin ressemble-t-elle à un pénis ?
En 1984, la chercheuse Zoë Sofia s’interroge sur la manière très virile dont les outils techniques sont mis en scène dans nos sociétés occidentales : pourquoi une telle passion pour les marteaux et les perceuses et non pour les bols ? Selon elle, notre imaginaire technologique est cerné par une rhétorique qui glamorise la destruction, « force l’extra-terrestre dans le terrestre et pulvérise le futur dans l’immédiat », tout en nourrissant l’obsession pour un ailleurs exotique dénué de conséquences où les générations futures pourront « faire des choses incroyables ».
Pour déplier ces questions, la chercheuse adopte une perspective qu’elle nomme la « sexo-sémiotique de la technologie », c’est-à-dire une perspective « soucieuse de la poétique et de l’érotique des outils ». Selon elle, notre culture visuelle porte les traces d’un non-dit qui lie technique, corps et affects, et rejoue les relations de pouvoir et de domination à l’œuvre dans nos sociétés. Et c’est précisément l’invisibilisation de ce rapport qui nous laisse paralysé·e·s devant un futur qui semble déjà effondré.
Le workshop prendra la forme d’une enquête sur cette facette souterraine de l’histoire des technologies : celle qui s’est nouée avec les désirs, affects, inquiétudes et adhésions humaines. À partir de cas précis (faits historiques, inventions, personnalités publiques, publicités, récits de S.F.), et à l’aide des outils conceptuels de Zoë Sofia, nous relèverons les symptômes de la rhétorique du progrès, sa manière de diviser le monde, ses obsessions.
La situation d’étude sera mise en scène à travers une multiplicité de “desktop movies” : les bureaux d’ordinateur seront les scènes où se déploieront les recherches, qu’il s’agira d’orchestrer pour donner corps à des « psychodrames technologiques ». Entre démonstration et spéculation, recherche et fiction, mais résolument par le montage, ces desktop movies révéleront nos “affects high tech” et nos “futurs effondrés”, avec pour ce dernier, l’espoir affiché de les désamorcer.
TEMPÊTE / PAYSAGE DE NOS ÉMOTIONS / DESSIN | Silène Audibert
Entrer dans le dessin avec le sujet de la tempête.
S’immerger dans un état d’esprit sensible pour choisir le paysage comme écho à nos états d’âme.
Différents ateliers de dessins en grands et petits formats comme en atelier de gravure permettront d’éprouver les dimensions, les rapports de formes et construire petit à petit un paysage qui inscrive la figure dans le paysage ou le paysage dans la figure.
En s’inspirant d’œuvres anciennes et contemporaines nous chercherons nos marques pour s’enfoncer dans la couleur, plonger dans les détails, jouer du motif pour créer une surface animée.
Les étudiants inscrits au workshop participeront à toutes les étapes de recherche, construiront un carnet de notes pour rassembler leurs projets et s’appuieront sur des éléments tout au long du projet. Il réinvestiront leurs recherches dans une proposition finale ou un corpus cohérent.
MOTIF.S | Sonia Verguet
Motif.s, d’après cette thématique et à partir d’une base alimentaire ou de packaging alimentaire, les étudiant.e.s seront invité.e.s à réaliser un motif qui témoignera de l’évolution de notre manière de consommer au sein de notre société.
Le rendu sera :
- comestible ou non,
- de forme libre (installation, vidéo, aplat…),
- accompagné d’une maquette du projet ou d’un prototype, d’un texte explicatif, de 2 références,
- d’une planche avec dessins/croquis de la réalisation.