≡ WORKSHOPS | SESSION JUIN 2025
TRADITIONS FUTURES | Prune Phi
« Prune Phi s’accorde à ce qui s’élève malgré tout, soit les croyances spirituelles dont a toujours été infusée la technologie, qui soutiennent comme son envers ancestral ses injonctions à updates permanents. Pour Prune Phi, il en va d’un moyen, à partir de l’histoire de sa famille issue de la diaspora vietnamienne, de perpétuer une tradition chinoise consistant à brûler des fac-similés d’objets d’usage pour les offrir aux défunt·es et entrer en communication avec eux·elles. » (Ingrid Luquet-Gad)
Dans l’œuvre Otherworld Communication, je questionne l’évolution de traditions sud-est asiatiques et plus particulièrement l’introduction de nouvelles technologies dans les pratiques liées au culte des ancêtres. Selon la croyance, l’au-delà est un monde parallèle quasi similaire au nôtre. Cependant, lorsqu’une personne décède, elle n’amène aucun bien matériel avec elle, bien qu’elle en ait aussi besoin. Il incombe aux vivants de réaliser le rituel pour débuter la communication.
Otherworld Communication est une entreprise fictive fabricant des objets votifs en carton qui peuvent être activés et envoyés aux êtres aimés passés dans l’autre monde lorsqu’ils sont immolés. Cet opérateur téléphonique spécialisé dans ces échanges intermondes offre ses services et rend ainsi possible une communication entre les défunts et les vivants. La société Otherworld Communication propose des facs similés de téléphones portables ou d’ordinateurs. La brûlure de l’objet est un mode de communication avec l’au-delà en tant que tel. Otherworld Communication se construit avec des interventions du public. La performance est une expérience vécue de manière individuelle. Lors de celle-ci, le public s’installe dans la salle d’attente du « bureau des communications intermondes » et remplit un formulaire : « si vous pouviez envoyer un texto à une personne passée dans l’au-delà, que lui diriez vous ? » Le visiteur entre ensuite dans le bureau et commence sa consultation avec l’opératrice qui lui fabrique une offrande en papier sous la forme d’un téléphone portable où est inscrit le texto. Libre au regardeur d’activer l’objet par l’incinération de celui-ci. A partir de rituels, superstitions, croyances qui s’appuient sur des traditions familiales, mythologiques, sociétales ou païennes qui ont existé ou non, nous nous intéresserons à leur célébration et leurs évolutions dans un futur proche. A partir de ce que nos ancêtres nous ont enseigné et des outils contemporains, il faudra réinventer ces traditions dans une œuvre de (science) fiction. Seul ou en groupe, le scénario pourra prendre des formes performatives, plastiques, images fixes ou animées, ou encore de détournement d’objets quotidiens.

PrunePHI©TalYaron

OWC_Visuel_©PrunePhi
Présentation de l’intervenante :
Née en 1991 à Paris, Prune Phi a grandi dans le sud de la France. Elle est artiste plasticienne. Elle vit et travaille à Marseille. Après avoir obtenu son Master en Création, Théorie et Médiation Artistique, ainsi qu’une résidence d’un an au Birmingham Institute of Art and Design en Angleterre, elle a été diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles (ENSP, France) en 2018 avec un Master en photographie. Elle est actuellement résidente aux Ateliers de la Ville de Marseille.
Son travail est exposé au Musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône (2025), au Musée du Jeu de Paume à Paris (2025), au Hessel Museum CCS Bard (Etats-Unis, 2025), au FRAC Île de France (2024), au Musée du Carré d’Art à Nîmes (2024), Magasin CNAC de Grenoble (2023), au 66ème Salon de Montrouge (2022), au Minnesota Museum of American Art à St Paul, États-Unis (2021), à La Villette à Paris pour 100% L’EXPO (2021), au VCCA pour Photo Hanoï 2021, au Festival Circulation(s) à Paris (2019), ou aux Rencontres de la Photographie d’Arles (2018).
PLATTEN / PATTERN LES ENJEUX DU DISQUE DANS LES ARTS PLASTIQUES ENTRE PERFORMANCE ET ART VISUEL | Jérôme Poret
DESCRIPTIF DU WORKSHOP :
Découverte, fabrication et interprétation de disques réalisés à partir de matériaux Imaginer, fabriquer, recycler comme discipline artistique au travers de la phonographie et ses enjeux dans l’art actuel. Atelier inspiré de la pratique musicale contemporaine du platinisme, héritière de la musique concrète et du DJing. Les disques fabriqués sculptés, gravés, encollés etc.., sont utilisé et interprété comme matière et instrument à la fin de la semaine du workshop sur deux platines vinyles par les intervenant.es.

©Pierre Belouïn

©Théo Jarrier
Présentation de l’intervenant :
Jérôme Poret vit et travaille entre Ris-Orangis et Paris. Il est diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Art ainsi que de l’Institut international de musique électroacoustique de Bourges et a plus récemment fait partie de la Session X, « Soustraire », de l’Institut des Hautes Études en Arts Plastiques. Artiste plasticien et compositeur, il est également commissaire d’exposition et directeur du label de disques (Labelle69). De 1997 à 2007, Jérôme Poret a assuré la direction artistique du centre d’art contemporain Le Transpalette/Friche Culturelle L’Antre-peaux de Bourges, cofondé avec l’association Emmetrop. Depuis, il continue à réaliser des expositions/programmations, et à produire des éditions et des disques vinyles via son label. Le travail personnel de Jérôme Poret, qu’il soit plastique ou sonore, l’a amené, en France, en Europe et aux Etats-Unis, à participer à de nombreux concerts, festivals ou projections, mais aussi à bénéficier de résidences ainsi que d’expositions collectives et personnelles. Il a, entre autres, pu déployer ses oeuvres au Frac des Pays de Loire et de Dunkerque, à La Station à Nice, au Confort Moderne à Poitiers, centre d’art de L’Onde à Vélizy-Villacoublay, de La Maréchalerie de Versailles, la Traverse de Maison Alfort, des musées tel que Centre Pompidou ou de l’Hospice Saint- Roch et des galeries tel que l’Espace d’en bas, Frédéric Giroux où plus récemment avec la Galerie Ouizeman.