Je me célèbre moi
Atelier corporéité – nouveaux cinémas
workshop avec Jean-Pierre Nouet
du 31 octobre au 4 novembre 2011
« L’étudiant est invité devant le groupe à se présenter en jouant.
Jouant un texte de son choix, dit, chanté, vociféré, scandé, chuchoté, etc. ou un « sans-texte ».
Une première fois sans objet (i.e. petit meuble, outil, accessoire, …)
une deuxième fois avec. »
futurEMA
Objet
« C’est l’histoire d’une école d’Art qui déménage et qui profite de ce changement de lieu pour s’interroger sur ce qu’est la transmission et la formation à l’Art au 21ème siècle ».
- Qu’est-ce que transmettre ?
- Comment transmettre l’art et dans quel lieu ?
- Comment créer le désir d’apprendre ?
La réflexion entre les enseignants et les étudiants de l’EMA sur le désir d’une future « école idéale » servira d’atelier pratique autour de ces grandes notions.
Objectif
« que la nouvelle école devienne la concrétisation d’une utopie partagée. »
Pour donner corps à cette problématique qui traversera tous les cours, les enseignants de l’atelier Corporéité proposent la création d’un webdocumentaire
La réflexion de fond sur sa finalité et son enrichissement sera l’objet d’une pensée collective mais sa fabrication sera pilotée par Armèle Portelli, Jacques Vannet et Pascal Mieszala.
Ce webdocumentaire doit témoigner à la fois d’une aventure humaine, artistique, intellectuelle et technique. L’ensemble des réflexions et problématiques soulevées pourront tout à fait s’inscrire dans la réflexion plus générale concernant la transmission des savoirs dans nos sociétés actuelles ainsi que du « vivre ensemble ».
Pourquoi un webdocumentaire ?
Le principe du wedocumentaire est une écriture documentaire liée au web. Donc non linéaire. Avec la liberté de circulation qu’offre ce média, il est possible de mener de front différents aspects d’une problématique. L’internaute choisira librement quel aspect de la thématique l’intéresse particulièrement. Il est composé de vidéos, de sons, d’images fixes et de textes.
Intérêt pour les étudiants :
- Investir dans une réflexion commune avec les enseignants
- Retranscrire et mettre en forme des connaissances acquises
- Travailler en groupe sur le long terme avec responsabilisation sur certaines tâches
- Travailler sur un projet avec un potentiel de diffusion
- Obligation de fournir un résultat « diffusable » (exigences techniques, narratives, etc…)
- Se former à une écriture et à une technique spécifiques
Différents chapitres
Cette réflexion globale peut donner lieu à plusieurs champs de réflexions (« chapitres ») spécifiques mais terriblement complémentaires. Voici les premières propositions :
Réflexions sur les tentatives passées (Manuela de Barros)
- Synthèse et réflexion sur les principales initiatives existantes dans le domaine de la transmission de l’art au niveau mondial (les écueils, les succès…).
- Les grands courants de pensée en la matière, l’Académie des Beaux-Arts, le Vhutemas, le Bauhaus, le Black Mountain College, etc.
Réflexions sur l’architecture de « l’école idéale » (Christian Delécluse)
- Qu’est-ce que les étudiants attendent d’une école ?
- Que viennent-ils y chercher ?
- Que viennent-ils y faire ?
- Quelle peut-être la porosité de ce lieu avec la ville et d’autres espaces (virtuels ou physiques) ?
- Comment penser un espace de travail, d’étude ?
- Questionner le schéma classique de la salle de classe
- Rôle de l’architecture dans les postures mentales
- Mise en pratique du fruit des réflexions enseignants/étudiants dans le nouveau lieu
Problématique de la posture du corps dans le nouvel espace (Armando Menicacci)
- Le geste et la pensée.
- Travailler la posture de l’étudiant et de l’enseignant, les circulations, déambulations, présences et absences au sein des locaux, mais aussi en dehors (avec ou sans interaction et médias).
- L’école comme projet d’installation.
- L’école comme lieu de « récréation ».
Réflexions sur la représentation (Jean-Pierre Nouet)
- L’école comme lieu de représentation, comme théâtre.
- La mise en scène de la transmission du savoir
- La pitrerie comme méthode…
L’architecture [de l'école] doit être fondée sur ce qui provoque les relations les plus vivantes entre les gens, et cela n’est il pas mieux obtenu par l’asymétrie ou le désordre ? Si c’est le cas quel sera le principe de ce désordre ?
Peter Brook
Réflexions sur les modalités d’apprentissage de la technique (Armèle Portelli)
- Nouvelles modalités (self-teaching, présentiel/distanciel, Google+, etc.)
- Que transmettre et comment transmettre ?
- La “place” de l’enseignant et de l’étudiant dans la transmission
Il semble qu’un seul parle ici ; erreur vous parlez aussi. J’agis et vous réagissez, j’enseigne et vous m’enseignez.
Jules Michelet, Cours au Collège de France, Gallimard, 1995
Réflexions sur les réflexions sur l’apprentissage (Jacques Vannet)
- Différences entre l’apprentissage de type conservatoire et école d’art (+/-)
- Le cours particulier
- L’école comme instrument, comme esthétique
- La pédagogie comme fantasme
- Le cours comme performance
- L’école sans objet
- Modélisation de l’école comme univers
Bien sûr d’autres chapitres viendront enrichir ces premières pistes…
Méthodologie
La création de ce webdocumentaire aura une dimension transversale car il concernera l’ensemble des ateliers de l’EMA (enseignants et étudiants). Ce projet est motivé par l’installation de l’école dans un nouveau lieu (participation au Cahier des charges architectural avec Christian Delécluse)
Ce projet concernera en priorité tous les étudiants de l’atelier Corporéité. Des étudiants des autres ateliers pourront s’y adjoindre sous la forme du volontariat car il s’agira pour eux d’un engagement sur le long terme.
Références
- Charlotte Nordmann, La fabrique de l’impuissance : Tome 2, L’école entre domination et émancipation, Editions Amsterdam
- Boris Charmatz, Je suis une école, Les Prairies ordinaires
- Thierry de Duve, Faire école (ou la refaire ?), les presses du réel
- Robert Filliou, Enseigner et apprendre, arts vivants
- Jacques Rancière, Le Maître ignorant
- Michel Bernard, Le Corps
- Pierre Bourdieu, Leçon sur la leçon, Les Editions de minuit
- artpress 2, écoles d’art, nouveaux enjeux
- Eugène Ionesco, La Leçon (texte intégral en pdf)
- John Dewey
- Carl Rogers
SOUND DELTA
Atelier corporéité – nouveaux cinémas
workshop avec Viencent Voillat
du 6 au 10 juin 2011
La place du corps dans les espaces réels/virtuels et les nouveaux usages générés par les technologies
Nous utiliseront durant le workshop un outil expérimental nommé Sound Delta. C’est un outil qui permet de positionner des sources sonores virtuelles géo-localisées dans un espace réel. Il s’agit d’un nouvel outil de composition qui permet de créer des « paysages sonores » , voir même des compositions spatialisées complexes que le spectateur « traverse ». C’est le libre arbitre du spectateur qui définie la durée de l’expérience, c’est son déplacement qui rend possible la lecture de la composition. C’est une expérience de réalité augmentée sonore.
Nous tâcherons de créer avec les étudiants un environnement sonore immersif narratif dans un espace publique de la ville de Chalon-sur-Saône dont la trame de base prendra source dans l’imaginaire des sites participatifs. Ce travail de création sera documenté, et filmé. Ces matériaux pourront ensuite servir à la création d’une vidéo courte, mélange entre la réalité de l’expérience et la fiction.
ETAPES DU WORKSHOP
Vincent Voillat, a une pratique pluridisciplinaire qui utilise différents médiums (dessins, vidéos, son…). Il présentera son travail lors d’un échange avec les élèves afin d’engager une réflexion sur la place du corps dans l’émergence de nouvelles technologies qui rendent parfois la frontière entre le réel et le virtuel infra-mince.
Après une prise en main de l’outil Sound Delta (logiciel de composition + explication et technique de base), les étudiants réaliseront des enregistrements sonores à la suite des différentes réflexions et observations qui seront menées durant l’atelier. Viendra le retraitement des sons, et le choix de l’espace où pourra se déployer la composition. Nous intègrerons ces éléments pour créer notre espace sonore.
Parallèlement, nous capterons, en vidéo, les différentes étapes et réflexions autour de la création de cette composition.
Le dernier jour, nous travaillerons sur une restitution du travail.
Sound Delta est développé par REMU (http://www.remu.fr), société qui intègre et adapte des technologies innovantes dans le champ du spectacle vivant, de l’audiovisuel et de l’art. Elle collabore étroitement avec MU (http://www.mu.asso.fr), structure associative qui œuvre dans les champs de la création et de la programmation dans les domaines de l’art contemporain, de la musique et du cinéma.
Sound Delta est un programme R&D soutenu par l’Agence Nationale de la Recherche. Il intègre plusieurs technologies de pointe dans le domaine de la spatialisation sonore, la localisation et le transport du signal.
Passages secrets
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
Live Cinema
Armèle Portelli / Jacques Vannet
Musiciens : Maëlle Greffier, Clément Delhomme, Nadia Bonneau, Nathalie Blanchard, Thomas Depoil, Mathieu Roblin
Régie générale : Maxime Gras
lundi 6 juin 2011 — 19h
Cinéma Axel — 67, rue Gloriette – 71100 Chalon-sur-Saône
Une performance multimédia qui pose les questions de la réinterprétation artistique et des « passages secrets » entre le visible et l’audible. Sur scène, un triptyque vidéo où les films Blow Up et Blow Out se confrontent, se mélangent, s’interpellent pour former une troisième image dans laquelle un performeur fouille, décale, agrandit, superpose, à la recherche d’indices, de codes, de signaux visuels qui fonderaient l’origine du son dans l’image…
Le troisième film qui se crée ainsi en temps réel, formera une « partition » interprétée en direct par des musiciens, mêlant le son de leurs instruments aux bandes originales de ces deux chef-d’oeuvres du septième art. C’est aussi une invitation pour le spectateur à confronter sa propre interprétation à celle des musiciens. Passages secrets, par sa forme finale est une pièce en hommage à trois grands noms : Michelangelo Antonioni, Brian De Palma et Christian Marclay.
La voix, le son, les bruits et cinémas
Atelier corporéité – nouveaux cinémas
workshop avec Jean-Pierre Nouet
du 23 au 27 mai 2011
En mettant l’accent particulièrement sur le caractère unique de chaque voix, nous proposerons aux étudiants un travail à la fois physique et vocal en vue de développer et consolider le registre médium de la voix puis d’explorer l’étendue vocale vers les registres aigus et graves en découvrant le potentiel d’expression artistique. Ce travail progressant chaque jour, il sera demandé à chaque étudiant de choisir une séquence de film, d’en annuler la bande-son et d’en faire une nouvelle à partir de la matière sonore découverte lors du travail d’exploration des voix.
“This photo was taken in Berlin on 2nd of September 1973, at noon. I wonder where you will be when you look at it. Please say it aloud. i. e. please say aloud in a clear normal voice what place and time you‘ re in”
Robert Filliou
Hasard
Atelier corporéité – nouveaux cinémas
workshop avec Christian Delécluse
du 16 au 20 mai 2011
Workshop sur la générativité, l’usage créatif du hasard. On travaillera sur des générateurs de sons, d’images, d’architectures, etc. issus de patchs en Pure Data et Processing (l’occasion de présenter ces outils) et regarder des “nouveaux” principes de composition à base de tirages aléatoires, de processus stochastiques, etc. Nous poserons la question des “hasards heureux” et des phénomènes
émergents. On peut voir à cette occasion que certains processus déterministes créent des objets complexes qui échappent à leur auteur, sans intervention du hasard. Ce sujet questionne ainsi la place de l’auteur et la limite du contrôle par rapport à une œuvre.
Le geste instrumental
Atelier Corporéité – Nouveaux cinémas
workshop avec Robert Weschler
du 9 au 13 mai 2011
Nouvelles stratégies de relations entre le geste et le son, nouveaux meta-instruments de musique basés sur le tracking vidéo.
Le geste instrumental, comme le geste compositionnels eux-mêmes sont en train d’évoluer avec les technologies de la vidéo et de la synthèse en temps réel. Je proposerai aux étudiants d’expérimenter différentes stratégies de mise en relation entre le geste et le son en m’appuyant sur différentes techniques et logiciels de tracking vidéo à la recherche d’autres stratégies compositionnelles et performatives.
[web]
Encrés dans le présent
Atelier Corporéité – Nouveaux cinémas
workshop avec Bea Romeo
du 2 au 6 mai 2011
Atteindre l’esprit créatif par le mouvement.
Ce workshop se déroulera en deux temps principaux : dans un premier temps, l’étudiant apprendra à libérer l’énergie cérébrale dans le reste du corps par une pratique physique basée sur des mouvements conscients, rythmés par la respiration. Dans un deuxième temps, le jeune artiste travaillera l’encre en restant loin des techniques multimédia modernes et de toutes les stimulations qu’elles entraînent. Le mouvement, la présence, la pleine conscience feront partie des sujets traités au cours de ces séances pour permettre à l’artiste de réaliser son esprit créatif par le dessin sans artifice. Cette méthodologie aura aussi pour but de libérer l’artiste du jugement qu’il peut porter sur son propre travail et celui des autres.
Le son digital en performance. La synthèse
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
workshop avec Tolga Tüzün
du 21 au 26 mars 2011
À l’âge de onze ans, Tolga Tüzün commence l’étude du piano. Il prend des cours avec Meral Beseli et découvre la musique électronique et le jazz, particulièrement d’avant-garde, qu’il pratique intensément durant ses années d’université. Diplômé de sciences politiques du département francophone de l’université de Marmara, il commence une carrière de musicien. Il intègre en 2000 l’Istanbul Technical University Center for Advanced Studies in Music (MIAM). Il y étudie la composition avec Pieter Snapper et Mark Wingate et l’orchestration avec Hasan Uçarsu et Ilhan Usmanbaş.
Pendant cette période d’études sont créées ses premières pièces de musique de chambre. En 2002 Tolga Tüzün se rend à New York pour y réaliser un doctorat à City University of New York. Il y suit les cours de composition avec David Olan à Graduate Center, CUNY et Tristan Murail à la Columbia University.
À New York, ses œuvres sont interprétées par le Cygnus Ensemble, le Composers Alliance et le Contemporary Ensemble. Ses pièces électroniques sont diffusées dans des festivals internationaux et des colloques dans des diverses villes des États Unis et dans Amsterdam, Paris, Dresden, Darmstadt, Klangfurt, Birmingham, Lisbon et Istanbul. Par ailleurs, il est, à cette période, conseiller artistique et directeur technique de festivals tels que le New York Sounds French Festival, Stephan Wolpe Festival et conseiller artistique pour l’Argento Ensemble et le Speculum Musicae.
Entre 2002 et 2005, il enseigne l’histoire de la musique, la théorie et la composition au Brooklyn College Conservatory of Music.
En 2005-2006 il habite à Paris et participe au Cursus de composition et d’électroacoustique de l’Ircam pendant lequel il étudie la composition musicale avec Philippe Leroux.
Il habite à Istanbul et enseigne la musique électronique et la composition musicale dans le département de musique de Istanbul Bilgi University dont il est le directeur depuis 2010.
Corps-monde
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
workshop avec Jean-Pierre Nouet
du 7 au 11 mars 2011
“Une approche du corps oscille entre sa condamnation ou sa dénonciation comme écran, obstacle, prison, pesanteur, tombeau (Soma Sêma, Le corps est un tombeau), bref comme occasion d’aliénation et de contrainte et son exaltation ou apologie comme organe de jouissance, instrument polyvalent d’action et de création, source et archétype de beauté, catalyseur et miroir des relations sociales, bref comme moyen de libération individuelle et collective.” (Michel Bernard, Le corps)
Corps-monde. Intérieur ? extérieur ? Mouvements passant par le corps, extensions du corps, mouvements du Monde dans le corps, etc… Un monde-corps, un corps-monde. La culture pénétrant le corps. Le corps tissant le “corps” artistique. Un champ est esquissé par des extraits de textes (Manières de table, Corps extrême, Equilibres nutritifs, Désir de quantités alimentaires) lus lors d’une performance.Vous laissant pénétrer par ce champ indicé, tissez votre corps dans le médium vidéo.
I Could Never Be A Dancer
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
Inauguration de la Gaîté Lyrique, Paris, 1-2 mars 2011
Performance avec I Could Never Be A Dancer
Carine Charaire et Olivier Casamayou
Inauguré en 1862, le Théâtre de la Gaîté Lyrique, après maintes transformations, ouvrira à nouveau ses portes au public le 2 mars 2011. A cette occasion, toute une série de manifestations auront lieu dans ce théâtre prestigieux, qui a notamment accueilli les ballets russes de Diaghilev (décors de Picasso et livrets de Cocteau).
L’atelier Corporéité / Nouveaux cinémas, sous la direction artistique de Carine Charaire et Olivier Casamayou (présentation Youtube), jouera deux performances interrogeant les rapports homme / machine, revisitant ainsi des concepts chers à Philip K. Dick.
Fiction(s) de demain
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
workshop avec Pascal Mieszala
du 3 au 4 février 2011, emafructidor
La Jetée, Chris Marker, 1962
Tout d’abord forain puis sédentarisé dans des salles dédiées au spectacle populaire de masse (les salles de plus de 2000 places n’étaient pas rares dans les années 20 !), le cinéma a connu d’importantes évolutions technologiques (le son, la couleur, le cinémascope, la 3D…) qui ont su le préserver de la forte concurrence d’autres médias et outils de diffusion des images (la télévision, le magnétoscope, le Home Cinéma, Internet, les jeux vidéos…).
Qu’imaginer de son avenir, alors que la salle (qui déserte les centres villes au profit des zones marchandes limitrophes) n’est plus le seul lieu d’exposition des films ?
Le « voir ensemble » sera-t-il le désir du spectateur de demain ? Le principe de la séance à heures fixes n’est-il pas déjà caduque, à l’heure ou le spectateur a de plus en plus l’habitude de « convoquer les images » (c’est-à-dire en user au moment où il le décide) et non le contraire ?
L’écran de cinéma (dont on tente déjà de s’affranchir via l’utilisation de la 3D) sera-t-il encore de mise ?
Ces questions s’enrichissent obligatoirement des évolutions supposées des fictions offertes aux spectateurs. Dans ce domaine, toutes les pistes de réflexion sont explorables.
Comme imaginer des lieux qui permettent au spectateur de voir des « films personnalisés » en fonction de critères décidés par un individu ou un groupe de spectateurs (constitués en réseau), imaginer la salle de cinéma comme étant seulement l’un des lieux où il est possible de ne voir qu’une partie d’une fiction plus ample (notion de jeu de piste à l’échelle d’une ville liant espaces publics et privés), etc.
Néanmoins une question essentielle se pose : le spectateur moderne qui s’implique de plus en plus dans des réalités virtuelles, ne voudra-t-il pas user d’interactivité par rapport aux fictions qui lui sont offertes (en étant face à un logiciel qui génère de la fiction sous sa directive) ?
Ne voudra-t-il pas intégrer son corps au sein de la fiction, dans l’esprit des nouvelles générations de jeux vidéos où les mouvements du joueur ont une influence sur son avatar projeté à l’écran ?
Verrons-nous apparaître de nouvelles formes de narrations qui se situent entre cinéma narratif classique et jeux vidéo ? Des fictions enrichies, des fictions kaléidoscopiques, des fictions arborescentes… Dans lesquelles le spectateur pourra être invariablement monteur, acteur, ou metteur en scène ?…
Le travail de tout artiste est d’anticiper les mutations à venir en réfléchissant à notre rapport à l’image et au monde.
énumération
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
Lundi 31 janvier 2011
Douglas Gordon, List of Names, 1990
“Rien ne semble plus simple que de dresser une liste, en fait c’est beaucoup plus compliqué que ça n’en a l’air : on oublie toujours quelque chose, on est tenté d’écrire, etc., mais justement, un inventaire, c’est quand on n’écrit pas, etc. L’écriture contemporaine, à de rares exceptions (Butor), a oublié l’art d’énumérer : les listes de Rabelais, l’énumération linnéenne des poissons dans Vingt Mille Lieues sous les mers, l’énumération des géographes ayant exploré l’Australie dans Les Enfants du capitaine Grant…”
Georges Pérec, PENSER/CLASSER, Hachette, 1985
Liste des choses qui fonctionnent (YouTube) : Kim Hiorthøy, Ting som virker
futuribles
Atelier Corporéité / Nouveaux cinémas
workshop avec Christian Delécluse
4, 5, 6 janvier 2011
13, 14 janvier 2011
18, 19, 20, 21 janvier 2011
3, 4 mars 2011 (rendu final)
Tadao Ando, église de la lumière, Osaka, Japon, 1987
« Le cinéma n’a pas été inventé le jour où l’on a inventé la caméra, mais le jour où on a inventé la salle de cinéma ».
Michel CHION
Nous allons explorer les dialogues et les confrontations possibles entre l’architecture et le cinéma. En se plaçant à la frontière de ces deux disciplines, nous en étudierons la porosité : comment la projection cinématographique peut participer à mettre en valeur un lieu, à en modifier le sens à la façon des expérimentations de mapping vidéo, ou bien à l’inverse, comment le lieu peut, en s’inscrivant dans la prolongation de ce qui est projeté, participer de l’expérience cinématographique. Nous explorerons différentes thématiques en lien avec ces questionnements “d’interaction” au sens large : interaction du lieu avec le reste de la ville, interaction des spectateurs avec le film et le lieu, interaction des spectateurs entre eux.
Ce workshop sera également un prétexte à faire une immersion dans le monde de l’architecture : comprendre les problématiques actuelles des architectes, le rapport étroit que l’architecture entretient avec l’art contemporain à travers des expérimentations d’installations; développer chez les étudiants une sensibilité nouvelle à l’espace à travers l’apprentissage des outils de représentation et de conceptualisation des architectes.
Ecriture scénique et intermédialité
Une remise en jeu de l’acteur dans l’espace théâtral dématérialisé ?
Conférence de Georges Gagneré
Jeudi 6 Janvier, 11h30 – idélab
La scène comme espace de jeu et les modalités d’écriture des images et des sons, des interactions et des êtres qui la traversent, se sont transformées sous l’influence du processus global de dématérialisation numérique. Quelques exemples de propositions scéniques ou de recherches expérimentales offriront l’occasion d’arpenter pratiquement des espaces où l’intermédialité et l’interactivité sont devenus les nouveaux paradigmes de la création artistique.
Georges Gagneré est metteur en scène et concepteur de dispositifs intermedia interactifs. Il réalise des spectacles, participe à des projets de recherche arts-technologies-sciences et réfléchit sur les enjeux de mutualisation dans les processus de création artistique. Il travaille au sein de la plate-forme http://www.didascalie.net.
Le Monde riant
Atelier Image de l’Image
workshop avec Nicolas Chardon
du 14 au 16 novembre 2011
« Voici une dizaine d’années que j’ai entrepris un travail, principalement de peinture, qui s’attache à démontrer qu’il demeure un usage contemporain possible et valide des formes issues du modernisme historique.
Au moyen de figures simples, de procédés élémentaires empruntés tant au vocabulaire abstrait qu’à une réflexion sur le langage héritée de l‘art conceptuel, je m’intéresse à montrer ce qui subsiste au-delà de l’image, ou malgré elle : la pratique et l’énonciation.
Autrement dit, littéralement, ce que l’on fait, et ce que l’on dit. »
NC, 2011
Nicolas Chardon est un artiste plasticien, principalement peintre, né en 1974, qui vit et travaille à Paris.
Il a été pensionnaire à la Villa Medicis, Académie de France à Rome en 2008 – 2009.
Depuis une dizaine d’années, son travail est régulièrement montré dans des expositions personnelles et collectives, en France et à l’étranger.
Il est représenté par les galeries Jean Brolly à Paris, Nosbaum & Reding au Luxembourg, Van Gelder à Amsterdam, VAVA à Milan et Gaain à Seoul, et est déjà présent dans de nombreuses collections privées et publiques, telles que, Le Centre Pompidou – Musée National d’Art Moderne, le Fonds National d’art Contemporain, le MUDAM – Musée d’Art Moderne Grand Duc Jean du Luxembourg, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, le Musée des Beaux-arts de Nantes, la Fondation European Patent Office à Munich, La Caldic Collection à Rotterdam, la Fondation Meritz à Seoul et les FRAC Bourgogne, Bretagne et Aquitaine.
Outre ses projets solo en galeries ou centres d’art, il a notamment participé à d’importantes expositions institutionnelles parmi lesquelles La Force de l’Art au Grand Palais, Le Noir est une couleur à la Fondation Maeght, Peinture/Malerei au Martin Gropius Bau à Berlin, Villa Aperta à la Villa Medicis, Seconde main au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, ou bien encore récemment Tableaux au Magasin à Grenoble et Lumière noire à la Staatliche Kunsthalle de Karlshrue.
Il vient d’inaugurer l’exposition Structures à la Galerie Van Gelder à Amsterdam, et prépare pour le mois de novembre l’exposition Damiers, à la Galerie Nosbaum & Reding au Luxembourg.
Bricoler le cadre
Atelier Image de l’Image
Workshop avec Lek Nakarat
du 17 au 20 mai 2011
Analogie du tableau et de la fenêtre ouverte : invention du cadre perspectif en 1435 pour la première fois par l’architecte italien Léon Battista ALBERTI.
Albrecht DÜRER (1471-1528) prouve dans son traité la phrase d’ALBERTI, qu’un tableau est une fenêtre à travers laquelle nous regardons une section du monde visible. Les artistes du XIXème siècle, comme RENOIR, seront les héritiers de cette conception.
Dans les années 1960, Pierre BURAGLIO ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur le thème classique du tableau-fenêtre cher à l’Histoire de l’Art en général et à MATISSE en particulier.
Selon BURAGLIO, la peinture est une fenêtre fermée sur le monde. Il retourne l’énoncé d’ALBERTI et avec lui, le pacte qui liait le tableau au spectateur : l’écran offrant à l’oeil la résistance d’une surface.
BURAGLIO travaille à une limitation, à un écrasement de la spatialité sur le plan. Il supprime l’écran de projection de l’illusion. Un espace à peindre est déjà une surface plane, bidimensionnelle, sans perspective ni ligne de fuite, “un fond où l’on bute”, mesurable, tangible, et préhensible. Ses travaux s’offrent à la vision, frontalement, avec des accidents, des surprises, sans profondeur.
Autre approche : l’espace pictural n’est plus limité par les montants d’un cadre qui ne fait plus obstacle ni au débordement de l’oeuvre ni à l’échappée du regard porté sur elle.
cf. DEGAS : cadrage insolite du sujet, plans tronqués, personnages coupés brutalement, compositions décentrées.
Influence de la photographie et des estampes japonaises.
cf. MONET et Les Nymphéas (1927) : production de l’illusion d’une étendue infinie.
cf.MANET : expansion dynamique du sujet hors de ses contours et du cadre qui le limite.
Vers le milieu du XIXème siècle, le cadre= prolongement sémantique et plastique du tableau.
Dépassement des caractéristiques purement fonctionnelles du cadre : au niveau de sa forme et au niveau de sa décoration (association du décor et de l’écriture, maximes, citations).
Dimension allégorique. Le cadre devient l’illustration du sujet. Degas porte un intérêt tout particulier aux bordures de ses cadres aussi importantes que l’oeuvre sur la toile. cf carnet de croquis(1870).
Le peintre Whisler en 1873 n’hésite pas à revendiquer l’invention des cadres colorés, afin de tisser des liens indissolubles entre bordures et peintures.
cf. le chimiste CHEVREUL : cadres colorés selon la théorie de la complémentarité des couleurs.
L’oeuvre et sa bordure englobée :ornements à la manière des tapisseries du Moyen-Age et de la renaissance.
cf.PUVIS DE CHAVANNES, GUSTAVE MOREAU, MAURICE DENIS(Nabi).
Beaucoup plus tard, ALLAN MAC COLLUM, artiste contemporain.
Réflexion critique sur la primauté de l’objet unique et sur la notion de produit industriel : Surrogate Paintings(1978)=substitut de peinture.
Tableau en bois avec rectangle central, passe-partout, cadre et couleur.
Relire le passage de MEYER SCHAPIRO extrait de “Style, artiste et Société”, concernant le cadre (distribué en cours de sémiologie). Le cadre comme artefact. Le cadre comme concept.
Dessin, geste et process
Atelier Image de l’Image
Workshop avec Diogo Pimentao
21-22 mars et 4 et 5 avril 2011
Le coffre à jouets
Atelier stratégie urbaine – matériologie et 3D
workshop avec Clara Perreaut
Du 9 au 13 mai
Point de départ
L’addition de matériaux, de sens, de références, d’émotions , musiques ..Aussi anodine que puisse paraître cette proposition, de constituer un projet artistique (prédominance : la sculpture ) nourrit de discutions et d’échanges retracer les souvenirs , d’aucune position définitivement arrêtée sur la notion de l’investissement personnel ou son contraire.”Le jeu du détournement “Un peu comme si l’auteur , l’artiste, l’étudiant cherchait à nous faire parcourir la géographie des formes possibles au travers de différents histoires, se traduisant grâce aux objets, codes, symboles. Mais c’est bien parce que je pense que ce voyage vaut surtout par ses détours, que je vous invite à réfléchir sur ces affects formel qui constituent notre patrimoine personnel.
Matérialisation et spatialisation du son dans la musique acousmatique.
Atelier stratégie urbaine – matériologie et 3D
workshop avec Duncan Pinhas
du 12 au 13 avril 2011
“That is the artist’s job: take mineral rock from dark silent earth, transform it into shining light-reflecting form from sky.” (Philip K Dick)
Cette conférence traitera du potentiel artistique des sons environnementaux dans des scénarios sonores naturels ou abstraits. On s’arrêtera sur la matérialité du son, comment celui-ci peut se détacher de ce qu’il véhicule, se détacher de sa source. Egalement, je présenterai et diffuserai mes projets audiovisuels réalisés autour de la représentation des éléments naturels.
Un créneau est gardé pour discuter des projets sonores des étudiants.
Liant sa musique à des images d’élévation, de solitude et d’extase devant les splendeurs et la force de la nature, Duncan Pinhas collabore naturellement avec des réalisateurs de courts-metrages (Jérémie Jorrand – Bathysphère productions, Hanna Husberg) qui personnalisent les paysages et crée avec Giorgio Partesana le projet de concert audiovisuel sur la géométrie des éléments naturels et urbains: «Geo»
Il monte à la Galerie Jeune Création à Paris une exposition et une performance d’art sonore et visuel “Eye of the Storm” avec le plasticien suèdois Per Svensson basées sur les forces du vent en milieu marin.
Dans ses pièces électro-acoustique, il centre sa composition sur la capture de sons en extérieur, la transformation de la matière et l’élaboration de scénario sonore .
Dessins judiciaires
Atelier stratégie urbaine – matériologie et 3D
Workshop avec Julien Tiberi
du 4 au 8 avril 2011
Exploratoire, la progression que Julien Tiberi élabore au travers du dessin fait également appel à d’autres modes de représentation comme la sculpture, la photographie ou la vidéo. Si l’exposition, en tant que telle, lui permet de combiner des stratégies ou des logiques d’interventions possibles, le dessin en régule la forme, qu’il inscrit à travers une réflexion sur le temps esthétique.
X-RAY Music / le dub et la sublimation du son
Atelier stratégie urbaine – matériologie et 3D
workshop avec Digistep (dubkasm) + Nicolas Derouet
du 21 au 25 mars 2011
Ben Glass, plus connu sous le pseudonyme de Digistep, est l’architecte qui se cache derrière les productions Dubkasm. Initialement baptisé Dubchasm (l’abîme du Dub), ce duo de Bristol (UK) composé de DJ Stryda et Digistep distille un son bien distinct, à mi-chemin entre le style Rockers des années 70 et le Steppas digital contemporain. Leurs compostions sont nourries de diverses influences: brésiliennes avant-tout car Digistep y a vécu pendant cinq ans mais également celles des maîtres comme Scientist, King Tubby et Prince Jammy.
Dès l’âge de 14 ans, Ben commence ses premières expérimentations en détournant du matériel hi-fi. Son destin est tout tracé et il part étudier la musique à Londres afin de perfectionner ses techniques de mixage. Reconnu comme un joueur de mélodica et de saxophone émérite, il collabore avec de nombreuses formations telles que Blood Shanti & the Shanti-Ites.
Conscient de la portée du Dub et de son influence sur les musiques actuelles, le Bath College a récemment fait appel à lui pour animer des master classes. L’accent est porté sur les techniques de mixage et la philosophie qui en émane. Il traite également de l’utilisation d’effets alternatifs et de l’évolution du morceau: de la version originale vers le Dub en passant par le remix, le tout en s’appuyant sur des exemples concrets.
La Forme Brève
Atelier stratégie urbaine – matériologie et 3D
workshop avec Julien PREVIEUX
du 8 au 10 mars 2011
“Minifesto ! Maîtrise de la forme brève en moins de 30h
Slogans, clips, sms, vidéos youtubées, dépêches, commentaires d’utilisateurs, t-shirts sérigraphiés, résumés de séries télé, mini-jeux, stickers, best-of,… Emblématique de notre culture contemporaine, la forme brève est partout. Elle traverse pourtant les époques et les genres : écrire dans la pierre nécessitait déjà un minimum de concision. Nous verrons que des aphorismes aux slogans, la forme brève oscille entre éclairages brusques, pensée en situation, action directe, histoires drôles, mysticisme et manipulation mentale. Ce workshop nous donnera l’occasion d’étudier cet outil – cette arme – et de l’utiliser comme modèle pour l’élaboration de nouvelles manières de faire”.
L’impulsion de départ serait quelque chose comme “Faire bref”, une mise en abyme du format workshop qui nous permet d’aborder un éventail de formes, de comportements, de manières de faire : listes, classement, aphorismes de Lichtenberg, nouvelles en 3 lignes de Fénéon, rites d’interaction de Goffman, tactiques de pratiquants de Michel de Certeau, gestes d’artistes et d’activistes…
Techniques envisagées : fulgurance du geste, romans XXS, fragments, listes, mini-jeux, spoilers…