Une conférence de François Aubart
Mardi 4 avril 2023, 18h – 20h
École Media Art – 34, rue Fructidor à Chalon-sur-Saône, salle de conférence
Au milieu des années 1970, aux Etats-Unis, plusieurs artistes produisent des œuvres en copiant ou en imitant des images de la publicité, du cinéma, d’émissions de télévision ou de magazines. On les nomme désormais Pictures Generation, d’après le nom d’une exposition et d’un essais restés célèbres comme étant la première présentation critique de ces travaux. Douglas Crimp, curateur invité et auteur de ce texte, affirme alors que ces œuvres basées sur la copie font de la reproduction un outil de mise en crise de la recherche d’invention et d’originalité.
Cette intervention portera sur les représentations que ces artistes manipulent. Elles sont faites pour affecter. En employant de telles images les artistes cherchent également a mobiliser leurs pouvoirs, celui de créer de la fascination, de l’adhésion ou de l’identification. La Pictures Generation apparaît alors choisir volontairement de travailler avec des stéréotypes pour proposer d’en troubler les intentions et d’en faire une expérience ambiguë.
François Aubart est docteur en esthétique, critique d’art, commissaire d’exposition indépendant, éditeur et enseigne actuellement l’histoire et la théorie de l’art à École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il a récemment été le co-comissaire de la double exposition de Judith Hopf, Énergies, au Plateau-FRAC Ile-de France et à Bétonsalon. En 2019, il a soutenu une thèse sur la Pictures Generation qui vient de donner lieu à un livre, L’attitude de la Pictures Generation, paru aux Presses du réel. Avec François Piron, il a publié un livre d’entretien avec Sylvère Lotringer à propos de son travail éditorial (Ce que Sylvère Lotringer n’écrivait pas, Paris, Paraguay Press). Avec Camille Pageard, il est co-fondateur de la maison d’édition Même pas l’hiver qui publie des livres sur l’art et la poésie.
Image : Barbara Kruger, Untitled (You Thrive on Mistaken Identity), 1981
